Croatie : deux anciens agents secrets yougoslaves en procès.
Leur procès s’est ouvert le 17 octobre à Munich. Deux anciens agents des services secrets yougoslaves (UDBA), Josip Perković et Zdravko Mustač, sont entendus pour le meurtre d’un opposant croate, commis en Allemagne il y a plus de trente ans. Leur extradition avait provoqué une crise sévère entre Zagreb et Berlin.
Un nouveau chapitre de l’affaire Perković s’ouvre. Le procès des anciens agents des services secrets yougoslaves (UDBA) a commencé vendredi 17 octobre à la Cour supérieure régionale de Munich. Zdravko Mustač et Josip Perković sont inculpés du meurtre de Stephen Đureković, un opposant yougoslave d’origine croate, tué à Wolfratshausen près de Munich en 1983. Le procès a débuté par la lecture de l’acte d’accusation, selon lequel Zdravko Mustač aurait ordonné à Josip Perković d’assassiner l’opposant Đureković. Durant l’audience, Richard Bayer, l’avocat de Perković, a affirmé que certains témoins avaient été manipulés par le service de renseignement allemand. Suite à cette objection, le juge a demandé à la défense de donner des preuves lors des prochaines séances.
Ces allégations pourraient créer une nouvelle polémique. L’année dernière, l’affaire Perković avait terni les relations croato-allemandes. Quelques semaines avant son entrée dans l’Union européenne, la Croatie avait modifié en juin 2013 sa loi sur l’extradition, limitant ainsi la portée du mandat d’arrêt européen : les crimes commis à l’époque yougoslave (1945-1990) et durant la guerre serbo-croate (1991-1995) en auraient été exclus. Berlin a par la suite accusé Zagreb de ne pas vouloir rendre Perković à la justice allemande, et la chancelière, Angela Merkel, avait même boudé les cérémonies d’adhésion de la Croatie, son allié traditionnel, à l’UE.
Zagreb a finalement cédé aux pressions européennes en octobre 2013 pour éviter les sanctions de Bruxelles. Le Parlement croate a réformé sa loi sur l’extradition, en annulant les dispositions limitant la portée du mandat d’arrêt européen. Josip Perković a enfin été extradé en janvier 2014.
À Munich, cinquante journées d’audience sont annoncées pour faire toute la lumière sur ce dossier.
Source : Le Courrier des Balkans